"Femme-Fontaine" : pour en finir avec un mythe ! (par MissB)

Qui sait ce que c’est qu’une « femme-fontaine » ? On entend de tout et de n’importe quoi en guise de réponse. Chez les moins de 25 ans rares sont ceux qui savent, entre 25 et 30 ans ca s’arrange un peu mais il y’a encore pas mal de bêtises qui se racontent... après 30 ans en général ils savent quasiment tous de quoi on parle ! Et quand je dis « ils » je ne pense pas qu’aux hommes mais également aux femmes, elles non plus souvent ignorent de quoi il retourne.

Récemment une de mes amies est venue se confier, rougissante et honteuse et m’a raconté son histoire. Elle est bisexuelle et avec son ami rencontre régulièrement des femmes seules ou des couples avec qui ils passent de bons moments. Seulement cette fois là, il lui est arrivé un truc incroyable. Elle était avec une femme pendant que son ami les regardait, et la demoiselle qu’on appellera pour l’article Mlle G., pratiquait sur elle un cunnilingus, bref elle se faisait bouffer la chatte bien comme il faut ! Et donc, au bout d’un moment de plaisir intense, elle demande à Mlle G. d’arrêter pensant avoir éprouver suffisament de plaisir pour lui prodiguer à son tours la même douce caresse... Mais non, Mlle G. insiste et s’acharne sur elle ! Mon amie a eu à la fois peur et honte car elle a pris son pieds comme jamais en éjaculant sur le visage de sa partenaire ! Oui car il s’agit bien d’éjaculation féminine. Je me suis empressée de la rassurer et de lui expliquer de mon mieux ce qui lui était arrivé !

Déjà d’où vient cette appellation de « femme-fontaine » ?
On retrouve pour la première fois l’expression dans le livre de la psychanaliste Frédericque Gruyer (Ce Paradis trop Violent - Laffont 1983), mais là elle évoquait ces femmes qui mouillent abondamment au point d’inonder draps et partenaire ! Nous ce qu’on voudrait savoir c’est ce qu’est l’éjaculation féminine au juste !

Car lorsqu’on parle d’éjaculation féminine on parle d’autre chose, d’une réelle éjaculation d’un liquide généralement incolore et inodore, légérement salé et semblable en texture à l’eau. Ce liquide provient des glandes para-urétrales (dites glandes de Skene), et n’est pas de l’urine contrairement à ce que certains pensent. L’écoulement ou éjaculation passe soit par l’urètre, soit par un micro-canal relié au sommet de la vessie.

Mais avant d’en arriver là et à parler vraiment de l’éjaculation féminine, rappelons que cette jouissance « ultime » impossible à simuler est souvent le symbole suprême de la récompense pour un homme. Il y voit la preuve infaillible de sa virilité et de son pouvoir d’homme. Il a réussi à donner du plaisir à une femme et ce de façon incontestable ! Et quel plaisir ! Chez certaines femmes il est si violent qu’elles s’évanouissent, et plus souvent semblent à bout de souffle suppliant leur partenaire d’arrêter, au bord de l’infarctus en état de « petite mort ».

La femme-fontaine n’est donc pas un mythe mais une réalité, ceux qui l’ont vécue peuvent en témoigner.

2- Quand survient cet orgasme ?
Il survient le plus souvent lors d’une stimulation du point-G ou du clitoris et plus rarement par pénétration vaginale classique.

3 - D’où provient exactement ce liquide ?
Au premier stade de dévelloppement du foetus, nous sommes tous physiologiquement féminins. Il n’y a que lorsque le foetus mâle sera capable de produire ses propres hormones qu’il deviendra physiquement identifiable en tant que mâle. Or la production de téstostérone ne débute en général pas avant la 7eme ou 8eme semaine de développement foetal et ce grâce à la présence du chromosome Y. Cela implique que le foetus féminin a au départ des organes rudimentaires capables par la suite de devenir mâle ou femelle. Par conséquent, les tissus qui chez l’homme deviendront la prostate existent également chez la femme.

Cette « prostate féminine » est constituée de plusieurs séries de glandes para-urétrales. Ces glandes entourent l’urètre féminin de tous cotés et se vident dans l’urètre par de nombreux petits canaux. On les appelle aussi Glandes de Skene ». Il peut y en avoir jusqu’à trente, les plus grosses étant situées proche du l’orifice urétral et dans certains cas débouchant directement dans la vulve, toutes ces données variant énormément d’une femme à l’autre.
Lors de la stimulation sexuelle, ces glandes se remplissent d’un fluide alcalin du même type que celui de la prostate masculine.

L’éjaculation féminine est connue depuis la nuit des temps, avant même que l’on ait découvert les glandes para-urétrales nos ancêtres pensaient que la conception n’était possible que si le sperme mâle se mêlait aux liquides féminins...

Je vous épargnerais certaines étapes vraiment trop pointue du mécanisme (sauf si vous le réclamez à corps et à crie). Mais au moment de l’orgasme, les contractions musculaires expulsent le liquide formé par ces fameuses glandes...

4 - Est-ce que toutes les femmes éjaculent ?
En théorie toutes peuvent éjaculer ou éjaculent, cela dépendant bien entendu de « l’état de marche » de leur glandes, de si elles en ont (car toutes les femmes n’en ont pas) et également de leur façon de gérer leurs rapports avec leurs sécretions corporelles.

5 - Quelle quantité de liquide une femme peut elle éjaculer ?
Cela également est très variable, différents observateurs scientifiques parlent de quelques gouttes et jusqu’à 450ml. Etonnant non ? Mais pas si surprenant quand on sait que ces mêmes observateurs nous expliquent que les glandes para-urétrales peuvent produire jusqu’à 5ml de liquide à la seconde !

6 - Point G ou pas point G ?
Découvrir l’emplacement du point de Grafenberg n’est pas une tâche facile... Ah lala, en effet c’est une rude épreuve pour l’homme ou la femme qui s’attaque à cette exploration. D’abord toutes les femmes n’étant pas concues sur le même modéle, ce point varie en taille, sensibilité et peut même ne pas exister du tout. Pour les trouver il vaut mieux chercher les glandes para-urétrales qui lors de l’excitation sexuelle se gonflent de liquide et de sang et deviennent ainsi ce fameux « point G ». Bilan de l’observation clinique : le point G en tant qu’entité physique n’existe pas, par contre il est définissable comme point repère d’une source de plaisir.

7 - Comment repérer les glandes para-urétrales ?
Commencez tout simplement par repérer l’entrée de l’urètre, ou méat urinaire. Il est généralement situé juste au-dessus de l’entrée du vagin et sous le clitoris. Les glandes affleurent sous la parois interne supérieure (cf. illustration) à environs 3,5cms et jusqu’à 5cms de l’ouverture du vagin. Dans son livre Female Ejaculation & The G-Spot Deborah Sundahl cite le résultat d’études menées par Dr. Zaviacic publiées en 1999. Il a découvert que 70% des femmes ont un point-G plus épais situé au plus proche du méat urinaire, 15% au plus proche de la vessie, 7% vers le milieu, et 8% des femmes n’ont qu’un "embryon prostatique" comportant peu de glandes et guère plus de canaux d’irrigation. Je vous laisse donc apprécier vos recherches car celles ci peuvent s’avérer intenses et longues !

8 - De l’importance de la stimulation clitoridienne :
La clé de l’éjaculation féminine chez la majorité des femmes se trouve probablement au niveau du clitoris ! Si une femme n’est pas très très excitée ses glandes ne se remplissent pas, si ces glandes ne se remplissent pas : pas de point-G, et sans excitation pas de contractions des muscles vaginaux susceptibles de provoquer l’éjaculation ! Alors en toute logique et surtout en toute simplicité, avant d’enfiler le casque de mineurs et de partir en exploration pour trouver le point-G : stimulez votre partenaire !

9 - Comment stimuler les glandes para-urétrales ou point-G?
Vous avez des doigts ? Servez-vous en ! Enfin ça c’est un conseil valable quand vous êtes à deux... Seule les doigts ne sont en général pas assez long et on a vite besoin de les remplacer par des godes ou vibros. Et j’insiste sur DES godes ou DES vibros car avant de trouver le bon, celui qui vous convient vous risquez d’usez la patience de votre vendeur de sex-shop le plus proche...
Mon conseil essayez de trouver ce genre de gode (cf. illustration) qui de part sa forme unique se prête particulièrement bien à la stimulation du point-G, seule ou à deux... ou trois... ou quatre.... Après en ce qui concerne le choix entre vibros ou godes simples, c’est vraiment une question de goûts personnels.

10 - La stimulation... :
Lorsque vous vous entrainerez à éjaculer n’oubliez pas de stimuler votre clitoris en même temps que le point-G.
Au début il vous semblera peut-être difficile de supporter une caresse trop directe sur le point-G, alors attendez d’être au bord de la jouissance pour le faire, et progressivement avec du temps et de la patience vous habituerez votre corps à accepter cette caresse.
En ce qui concerne l’éjaculation en elle même, au moment de l’orgasme essayez de pousser avec vos muscles vaginaux afin de favoriser cette émission liquide.

Une chose est sûre et certaine, si vous ne savez pas vous laisser aller à accepter l’idée que votre corps puisse émettre des liquides à l’instar du corps masculin, vous ne réussirez pas à éjaculer. Depuis toujours les sécretions corporelles féminines sont tabous, autrefois on attribuait aux femmes « impures » (en période de menstruations) les mauvaises récoltes ou la mort du bétails. Dans certaines civilisations on isolait les femmes « impures » et aujourd’hui encore certaines religions séparent les femmes des hommes à certaines périodes du mois... Les hommes eux ont le droit de jouir abondament, inondant le visage ou le corps de leur partenaire, on en fait l’apologie absolue dans la pornographie. L’homme a également le droit d’uriner au public, tournant juste le dos pour cacher son sexe, il joue avec ses petits copains à celui qui pissera le plus haut ou le plus loin ! Les femmes ne devraient pas avoir honte de leur jouissance et se refrennent que trop souvent, s’empêchant de jouir de peur de la honte et des tabous que cela briserait. Alors messieurs aidez vos partenaires à accepter de partager ce plaisir avec vous ou en solitaire, encouragez les à prendre du plaisir, vous serrez les premiers à en avoir les bénéfices !

Bonnes jouissances !

MISS B.