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Dulcinée a dit...
Dale Carnegie a écrit un livre (mal) intitulé Comment se faire des amis en 1936 et c'est toujours un succès de librairie.
Derrière le ton très américain (et donc très "seigneur, je te rend grâce de mes dents blanches et longues"), on y trouve un nombre considérable de conseils qui font le fonds de commerce de beaucoup de coach en relations humaines.
Je vais vous parler du principe n°7 : "Sachez écouter. Encourager les autres à parler d'eux-même"
Quand Dale Carnégie parle d'écouter, il parle bien sur d'une vrai écoute. A ce moment précis, on s'intéresse vraiment à ce que dit l'autre. Indispensable d'ailleurs pour l'encourager à parler. Qui a envie de causer à un automate ?
Je dois dire que je suis assez contrariée d'un certain nombre de discussions en chat ou mp avec de nouveaux contacts. Discussions qui tournent court dès que je suis irritée, ce qui arrive souvent très vite. En face, mon interlocuteur reste surement comme deux ronds de flan quand je déclare tout de go, et sans transition : "bonne journée, au revoir", et que je ne réponds plus à ses sollicitations ultérieures. Est-on grossier ? Insultant ? Non, pas plus que ça. Enfin, tout dépend de quand on fait commencer l'insulte, il est des insultes à mon intelligence qui contrarient plus que des gros mots.
Non, c'est que mes interlocuteurs n'ont pas lu Carnégie, et que leur éducation ne leur a pas permis de découvrir quelques règles simples (dont se fait l'écho Carnégie).
Règle numéro 1 : vous avez des fantasmes, des envies, de appétits particuliers ? Vous êtes un être d'exception, et on est prié de vous croire sur parole ? Hé bien... on s'en fout. Enfin, moi, je m'en fous, sauf si je vous pose la question. Or, petit problème, on s'est à peine dit bonjour, on n'a parfois même pas échangé nos prénoms et... le monsieur me fout son cul ou sa bite sous le nez. Il est immédiatement question de tel gout particulier du monsieur : il est fétichiste des pieds, veut savoir si j'ai des gros seins, aime particulièrement faire de longs cunnis, aime se faire engoder ou autre. On se dit que le seul soucis de ce type c'est qu'on puisse fournir la prestation demandée. Et un vague dégoût monte depuis notre estomac : c'est qu'on en était pas là, on ne pensait pas se retrouver avec une queue ou un trou de balle dans l’assiette directe, sans verre avant, sans entrée et sans apéro.
Règle numéro 1 : se poser la question de l'intérêt de sa conversation pour son interlocuteur ! Et ne pas partir bille en tête sur SON sujet préféré à soi.
Ensuite, il est très difficile de tirer le monsieur de son ornière. Vous faite remarquer que vous parleriez bien d'autre chose ? Il répond qu'il aime aussi les fellations. Ou bien dit "oui, oui, bien sûr" et enchaîne assez vite avec "tes photos, il s'est passé des trucs avec le photographe ?"
Dans les pires cas, il vous fait une leçon de morale en rétorquant qu'on sait bien pourquoi on est ici et que c'est pas la peine de tourner autour du pot.
Règle numéro 2 : être capable de se rendre compte que l'autre ne vous suit plus, et changer son fusil d'épaule avec humilité. Ne pas hésiter à s'excuser si on a été maladroit (bon dieu, vous n'imaginez pas le gain humain que cela représenterait !)
Mais alors de quoi parler ? Et là, s'ensuit une série de questions type questionnaire d'embauche : que fais-tu dans la vie ? Ou habites-tu ? Aimes-tu le chocolat ? As-tu fais de belles rencontres ici ? Les réponses importent peu, le mec croit qu'en jouant la montre il va mieux passer avec sa sodomie et sa fellation. Mais il s'emmerde, et ça se sent ! D'ailleurs, vous répondez à coté il ne s'en rend même aps compte et continue sa liste de questions passant du coq à l'âne et de l'âne au coq. Tout à coup on a juste l'impression d'être en ligne pour alimenter un canon à questions qui nous désintéressent autant l'un que l'autre.
Règle numéro 3 : s'intéresser vraiment à l'autre et questionner pour trouver une de ses problématiques du moment ; à partir de là, il n'y a plus qu'à écouter. Vraiment. En relançant, questionnant pour en savoir plus, pour parfaitement comprendre.
Evidemment, tout cela demande, justement, que l'autre nous intéresse vraiment, et qu'on sorte de son intérêt à soi, de ses marottes à soi, de ses appétits personnels. Ce n'est jamais facile, surtout quand on n'a pas l'habitude. Même les plus empathiques ont leurs coups de mou. Il est même établi que pour un nombre assez important de narcisses, c'est impossible. J'en ai connu qui n'avaient pas besoin que je les questionne pour étaler leur moi et leur égo avec une immense complaisance. Mais pour les autres, les maladroits, même en partant de loin, chaque progrès vous apportera beaucoup de joies

C'était le post psy du mois, du moi, et de moi ^^. Radio Dulcinée vous remercie de votre attention.
Merci !
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- 11/10/2014 15:20
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