Découverte du nous, partie 4

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Je sors de la chambre. Par réflexe, je ferme la porte derrière moi et je me dirige vers ma chambre. En effet, c'est là que j'entrepose mes armes. C'est pas compliqué, tout tient dans un petit sac rouge. On y trouve de l'huile sèche de massage, du gel de massage, quelques préservatifs à ma taille, quelques accessoires aussi. Alors, le pourquoi de tout ce fatras, c'est mon "baise en ville", ou tout du moins mon "nécessaire en club". Là, je l'agrémente d'une bougie de massage.
Et me voilà à nouveau devant cette porte. Cette porte qui m'a fourni hier ce doux plaisir des yeux et cette source immense pour les fantasmes. En l'ouvrant, je m'attends à voir S. sous la couette, les mains occupées à se caresser, le son doux de ses râles de plaisir. Mais non, rien, juste elle, allongée sur le lit. Allongée sur le ventre, calée par les oreillers. Il faut dire qu'avec sa poitrine, allongée sur le ventre, c'est tout une acrobatie. Elle est nue... du moins, je le devine. Elle a les fesses recouvertes par le drap. Je vois son dos offert, ses bras recroquevillés autour d'elle cache sa poitrine. Offerte et prête pour le massage.
Et oui, c'est moi, à coté de ce corps que j'ai rêvé tant de fois. Cette peau que je connais par cœur mais qu'il m'est interdit de désirer, ce corps qui répond à la lettre à mes désirs mais qui ne me permet pas d'affranchir cette lettre. Je m'assois sur le lit à ses cotés. J'arrange pour que mon sexe ne me gêne pas pour me pencher, et ça, ne c'est pas une moindre affaire. Je frotte mes mains l'une contre l'autre afin de les réchauffer et je pose mes mains délicatement sur ses épaules. Sa peau vibre à mon contact. Je peux sentir son sang battre sous sa peau, sa vie pulser sous mes doigts. S. reste silencieuse.
Aller, je me lance.
J'allume la bougie de massage, dans un premier temps pour l'ambiance. J'éteins la lumière du plafonnier, je laisse juste le chevet qui éclaire d'un doux hale la pièce. La flamme fait vaciller les courbes de son corps. Nos corps fusionnent déjà au travers mon ombre sur elle.
Après m'être enduit les mains d'huile de massage, j'en disperse sur son dos, des épaules à au creux de ses reins, comme ça, ça va glisser. Elle frissonne sous ce nouveau contact, puis s'apaise quand mes mains réchauffées se posent à nouveau sur son dos. Je me retrouve à genou, à coté d'elle, la surplombant, une vue imprenable sur ses charmes. Mes mains commencent à s'activer sur son dos, massant ses épaules, les doigts pétrissant son dos, glissant de ses reins à son cou. Par une alternance de pressions fortes et douces, un mélange de caresses et de palpations. En appuyant de mes doigts, en glissant de mes paumes, j'arrive à sentir ses tensions. Je malaxe ses crispations. Je cherche ses chakras. Et je semble les trouver. Elle se détend, elle se laisse aller, elle glisse doucement vers le pays des nuages. Je ressens chacun des muscles qui se relâchent. Ses bras pendent doucement maintenant, libérant sa poitrine et la laissant libre à mon regard. Mes mains continuent à la détendre, de haut en bas et maintenant, jusqu'à ses flancs. Mes doigts glissent le long de ses vertèbres, parcourent chacune de ses côtes, découvrant chaque muscle, chaque nerf, chaque tendon. Je la sens fondre sous mes mouvements.
Intellectuellement, dans ma tête, ça va. Je suis passé en mode "univers". Elle n'est plus S., je ne suis plus moi. Je suis concentré sur ses réactions, son corps, je pourrais même dire son âme. A ce moment, je ne suis plus un homme, juste un outil disponible à son bien-être. Je m'étonne même à ce que je ne bande plus. Je suis guidé par ses vibrations, le son de sa détente. Mes mains, suivant ses besoins, commencent leurs mouvements plus bas, sous le drap. Elle a l'air bien.
- Ca me fait du bien ! dit-elle d'une voix douce et profonde.
- Normal, je sais donner du bien, moi.
- Modeste avec ça.
Je devine un sourire dessiner ses lèvres.
- Oui, ça va, tu te débrouilles pas mal de tes doigts.
Par contre, je n'aurai jamais imaginer la suite. D'un mouvement lent, elle se retourne. Je vois S. nue, pour la première fois.
- Alors, tes doigts ? Ils sont toujours aussi habiles ?
- Il ne tient qu'à toi de le découvrir.
Le sourire et les éclats dans ses yeux me font envisager le meilleur.
Mes mains se posent à nouveau sur son corps. Mais l'inverse de tout à l'heure, ce n'est pas son dos que mes doigts atteignent. Son ventre est à disposition. Je reprends de l'huile que j'asperge sur son ventre et sur ses seins. Punaise, ses seins... Ils ont occupé bien de mes fantasmes. Ses tétons pointent vers moi en plus. Là, c'est plus difficile de n'être que dans l'univers, je reprends mes vocations d'homme, mon excitation est de nouveau visible. N’empêche qu'il faut que je continue à la masser, l'honneur de mes mains en dépend. Je masse... enfin, je caresse pour être plus précis. Doucement, mes mains vont, du drap qui couvre toujours son sexe, jusqu'à la base de ses seins, de chaque coté de son corps, caresser son cou, ses épaules, entourer sa poitrine de mes mains. La tentation est trop forte, mes mains échappent à mon contrôle, elles s'enfuient et remontent doucement mais surement vers ses monts de plaisir, jusqu'à se poser sur ses tétons, que je sens pour la première fois pointer au creux de mes paumes. Je sens la fermeté de ses collines que j’idolâtre, la douceur de cette peau qui m'était inconnue.
Ca y est, j'y suis. J'accède à sa poitrine. Et elle ne dit rien. Elle a les yeux fermés, elle se laisse faire. Pour une fois, S. ne m'envoie pas sur les roses... C'est nouveau pour moi.
Nous prend une nouvelle tournure. Elle est là, moi aussi, nous effectue un virage. Et ma virilité s'épanouie et devient visible.