C'était dans un petit parc parisien, un après-midi de printemps déjà estival. Avec un compagnon très provisoire, nous avions trouvé là un refuge, ainsi qu'un lit. Allongés sur un plaid, à l'ombre de grands arbres, alourdis d'un pique-nique un peu arrosé, nous passions le temps plaisamment.Assez plaisamment également, le monsieur, qui m'avait dragué dans la rue, me trouvait trop sage. C'est que choquer la mamie ou le bambin ne m'intéresse pas, et même, me révulse. Mais enfin, les choses allant leur train, jouant d'un vêtement ample ici, d'un entrebâillement là, il n'y avait plus beaucoup de parcelles ne nos anatomies respectives qui nous étaient encore inconnues.
Tout cela était certes plaisant, mais l'emballement était loin. Pour moi du moins. Mon acolyte, lui, s'agaçait donc contre ma prétendue « sagesse ».
C'est alors que mon regard croisa celui d'un jeune homme, beau de surcroît, ce qui ne gate rien, qui était venu s'allonger à plat ventre à quelques mètres de nous, à nos pieds. L'espiègle nous reluquait ! Depuis quand, je ne sais. Il en passe des choses dans un regard ! Il vit ma surprise. Je vis sa peur soudaine. Je le rassurais d'une œillade malicieuse. Il pu se réinstaller confortablement dans son observation pendant que je m'écartais un peu de mon partenaire pour lui permettre un meilleur point de vue. J'invitais ce dernier à me suçoter le sein opportunément jailli de mon décolleté, tout en échangeant des regards coulés et des sourires canailles avec mon providentiel voyeur. Les caresses de mon compère devinrent alors pour moi vraiment délicieuses. Mais le petit curieux en demandait plus, je le lisais sur son visage. Mes yeux noyés dans les siens, je plongeais la main dans le bermuda de mon compagnon, saisissais son sexe et procédais ostensiblement à un mouvement de va-et-vient qui fit fermer les yeux aux deux hommes et leur arracha un gémissement à chacun.
Cet intermède parfaitement savoureux fut malheureusement interrompu par...mon amant de fortune ! Découvrant le manège, il replia une jambe, privant notre visiteur du spectacle. Pourquoi fallut-il qu'il soit si sage !
(*) citation de Philippe Bouvard, philosophe que le monde entier nous envie.
Dulcinée
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