Affichage d'un seul post
Sujet: Le rapport au corps
Pour ma part, mes "racines" sont méditerranéennes : mes tantes, mes grand-mères et ma mère ont toutes des formes opulentes et je peux dire qu'elles me laissent un héritage mammaire... conséquent XD
il y en a aucune qui a un bonnet inférieur à D ! J'étais déjà bien partie pour avoir des formes. J'ai toujours été en surpoids léger petite et pré-ado, je suis née comme ça, mon corps a toujours été rond, replet, grassouillet...
Et en même temps, on m'a toujours appris à me détester. J'ai été élevée et ai grandi avec l'idée du "tu serais jolie si..." ou bien "t'es mignonne mais t'es grosse". Le mot "Grosse" a toujours eu un impact négatif pour moi, puisqu'il a toujours été utilisé avec un manque de tact total. On m'a aussi appris à dénigrer les autres personnes en surpoids ou les gens différents... Du coup, j'étais bien maligne, moi, méchante petite grosse entourée de sa famille de gros ET méchants. Gros, racistes, homophobes et grossophobes... La totale :-p
Arrivée à l'adolescence, ça a commencé à devenir plus compliqué... J'étais (et suis toujours) "grande gueule" par rapport à certains trucs. Je me suis vite mis sur le dos les "caïds" qui faisaient chier tout le monde et que j'étais une des seules à remettre à leur place. J'ai eu 3 ans de galère où je me faisais insulter par tous les mecs de l'établissement (à qui on avait fait passer le mot), où je recevais des remarques (des trucs, rien qu'à y repenser j'ai les boules) horribles chaque jour... La bande de caïds a fini par se faire virer de la section mais ça a continué, je me souviens avoir reçu pas mal de menaces, on m'avait volé pas mal de trucs en signe de représailles.
La réponse de ma famille ? Fais un régime et on te dira plus rien
J'ai vécu d'autres trucs qui ont fait qu'à cette période, j'ai commencé à vachement grossir et à aller bien au delà du stade du "léger surpoids" . Un peu la pyramide infernale, où on tu prends cher et où pour compenser, tu te réfugies dans la bouffe compulsive, et en même temps tu t'en veux tellement de te réfugier dans ce qui est la cause de tous ces rejets !
Au lycée, ça s'est calmé, les caïds étaient allés dans un autre établissement. Là, j'ai pu commencer à m'entourer de gens qui m'aimaient entièrement et pas uniquement pour mon humour (le cliché du gros rigolo, cliché mais véridique franchement) ou pour une seule partie de moi... Je me suis impliquée dans plein de trucs, je me suis découverte autrement que comme "grosse", je me suis trouvée jolie, je me suis sentie entourée... Comme quoi, le regard bienveillant des gens qu'on aime, ça aide BEAUCOUP
A la fin du lycée, à ma majorité, quand j'ai commencé à me trouver des petits jobs et à gagner un peu de sous, j'ai rompu le contact avec tous les cons : les gens qui ne m'avaient pas soutenue lorsque j'étais harcelée (et il y en a un paquet), les relations nocives (genre les nanas qui me considéraient comme leur "amie grosse" -> exit les morues :D), et surtout tous les membres de ma famille paternelle, ces gros boulets qui m'ont quand même sorti qu'en étant ronde, jamais on ne m'aimera, et que les seuls mecs qui voudraient bien de moi seraient tous des loosers. Donc bye bye les cons :D
Finalement j'ai fait mon petit bonhomme de chemin, et j'ai rencontré des gens charmants avec lesquels j'ai entamé une vie sexuelle basée sur la confiance et le respect. Le plus beau compliment qu'un mec m'ait fait, allongé bien confortablement sur mes bourrelets et moi ? "Tu as un corps fait pour l'amour". Wow, on m'avait jamais dit ça, moi, grosse qui croyais toujours être un plan B ou un produit de substitution ! Et bim, une petite partie de ma confiance perdue, retrouvée ! Sinon globalement j'ai beaucoup de mal avec certains termes qui reprennent les codes des oppresseurs grossophobes... Par exemple, l'adjectif gros. Si on me dit "t'as un bon gros cul", bah non, ça passe pas, gros par rapport à quoi ? Par rapport à tes standards ? Donc je ne corresponds pas à tes standards donc bye
Je suis du genre à faire super attention à ce que je dis (et ça ne me dérange pas, au contraire), donc j'attends des gens de mon entourage (qu'il soit amical ou intime) qu'ils aient cette même prévenance à mon égard. Les mots blessent, et j'ai décidé que le temps où ils me blessaient était fini
Mon hypersensibilité est respectée, maintenant.
Pour ce qui est du rapport au corps des autres : j'étais très négative par rapport aux autres rond(e)s et aux gens différents pendant un certain temps, répétant comme un mouton tout ce qu'on m'avait dit, les codes sociétaux et aussi projetant mes propres complexes et insécurités physiques sur eux... Et puis j'ai commencé à lire des bouquins féministes et des choses sur la size acceptance, sur les mouvements "body positive"... Avec le temps, je n'ai plus d'aprioris négatifs et wow... ça fait un bien fou de ne plus passer son temps à zieuter les corps des autres, à se comparer sans arrêt... Ca fait du bien de laisser les autres vivre, de les considérer avec bienveillance et de se dire que chaque corps a une histoire que l'on ne connait pas...
Par exemple pour "l'obésité morbide", sujet développé plus haut, je remarque qu'il est souvent d'usage en société de faire des remarques ultra bien pensantes dessus, bien négatives, du gros blabla moralisateur... Perso, je me garde bien de toute remarque, je ne connais rien à ce sujet, du coup je n'ai aucun jugement à porter là dessus. Et même si j'y connaissais quoi que ce soit, ben pareil : le corps des autres ne me concerne pas. L'observer et émettre des jugements négatifs dessus, me l'approprier et nier la sensibilité et l'intégrité de la personne à qui il appartient : no way.
il y en a aucune qui a un bonnet inférieur à D ! J'étais déjà bien partie pour avoir des formes. J'ai toujours été en surpoids léger petite et pré-ado, je suis née comme ça, mon corps a toujours été rond, replet, grassouillet...
Et en même temps, on m'a toujours appris à me détester. J'ai été élevée et ai grandi avec l'idée du "tu serais jolie si..." ou bien "t'es mignonne mais t'es grosse". Le mot "Grosse" a toujours eu un impact négatif pour moi, puisqu'il a toujours été utilisé avec un manque de tact total. On m'a aussi appris à dénigrer les autres personnes en surpoids ou les gens différents... Du coup, j'étais bien maligne, moi, méchante petite grosse entourée de sa famille de gros ET méchants. Gros, racistes, homophobes et grossophobes... La totale :-p
Arrivée à l'adolescence, ça a commencé à devenir plus compliqué... J'étais (et suis toujours) "grande gueule" par rapport à certains trucs. Je me suis vite mis sur le dos les "caïds" qui faisaient chier tout le monde et que j'étais une des seules à remettre à leur place. J'ai eu 3 ans de galère où je me faisais insulter par tous les mecs de l'établissement (à qui on avait fait passer le mot), où je recevais des remarques (des trucs, rien qu'à y repenser j'ai les boules) horribles chaque jour... La bande de caïds a fini par se faire virer de la section mais ça a continué, je me souviens avoir reçu pas mal de menaces, on m'avait volé pas mal de trucs en signe de représailles.
La réponse de ma famille ? Fais un régime et on te dira plus rien

J'ai vécu d'autres trucs qui ont fait qu'à cette période, j'ai commencé à vachement grossir et à aller bien au delà du stade du "léger surpoids" . Un peu la pyramide infernale, où on tu prends cher et où pour compenser, tu te réfugies dans la bouffe compulsive, et en même temps tu t'en veux tellement de te réfugier dans ce qui est la cause de tous ces rejets !
Au lycée, ça s'est calmé, les caïds étaient allés dans un autre établissement. Là, j'ai pu commencer à m'entourer de gens qui m'aimaient entièrement et pas uniquement pour mon humour (le cliché du gros rigolo, cliché mais véridique franchement) ou pour une seule partie de moi... Je me suis impliquée dans plein de trucs, je me suis découverte autrement que comme "grosse", je me suis trouvée jolie, je me suis sentie entourée... Comme quoi, le regard bienveillant des gens qu'on aime, ça aide BEAUCOUP

A la fin du lycée, à ma majorité, quand j'ai commencé à me trouver des petits jobs et à gagner un peu de sous, j'ai rompu le contact avec tous les cons : les gens qui ne m'avaient pas soutenue lorsque j'étais harcelée (et il y en a un paquet), les relations nocives (genre les nanas qui me considéraient comme leur "amie grosse" -> exit les morues :D), et surtout tous les membres de ma famille paternelle, ces gros boulets qui m'ont quand même sorti qu'en étant ronde, jamais on ne m'aimera, et que les seuls mecs qui voudraient bien de moi seraient tous des loosers. Donc bye bye les cons :D
Finalement j'ai fait mon petit bonhomme de chemin, et j'ai rencontré des gens charmants avec lesquels j'ai entamé une vie sexuelle basée sur la confiance et le respect. Le plus beau compliment qu'un mec m'ait fait, allongé bien confortablement sur mes bourrelets et moi ? "Tu as un corps fait pour l'amour". Wow, on m'avait jamais dit ça, moi, grosse qui croyais toujours être un plan B ou un produit de substitution ! Et bim, une petite partie de ma confiance perdue, retrouvée ! Sinon globalement j'ai beaucoup de mal avec certains termes qui reprennent les codes des oppresseurs grossophobes... Par exemple, l'adjectif gros. Si on me dit "t'as un bon gros cul", bah non, ça passe pas, gros par rapport à quoi ? Par rapport à tes standards ? Donc je ne corresponds pas à tes standards donc bye

Je suis du genre à faire super attention à ce que je dis (et ça ne me dérange pas, au contraire), donc j'attends des gens de mon entourage (qu'il soit amical ou intime) qu'ils aient cette même prévenance à mon égard. Les mots blessent, et j'ai décidé que le temps où ils me blessaient était fini

Pour ce qui est du rapport au corps des autres : j'étais très négative par rapport aux autres rond(e)s et aux gens différents pendant un certain temps, répétant comme un mouton tout ce qu'on m'avait dit, les codes sociétaux et aussi projetant mes propres complexes et insécurités physiques sur eux... Et puis j'ai commencé à lire des bouquins féministes et des choses sur la size acceptance, sur les mouvements "body positive"... Avec le temps, je n'ai plus d'aprioris négatifs et wow... ça fait un bien fou de ne plus passer son temps à zieuter les corps des autres, à se comparer sans arrêt... Ca fait du bien de laisser les autres vivre, de les considérer avec bienveillance et de se dire que chaque corps a une histoire que l'on ne connait pas...
Par exemple pour "l'obésité morbide", sujet développé plus haut, je remarque qu'il est souvent d'usage en société de faire des remarques ultra bien pensantes dessus, bien négatives, du gros blabla moralisateur... Perso, je me garde bien de toute remarque, je ne connais rien à ce sujet, du coup je n'ai aucun jugement à porter là dessus. Et même si j'y connaissais quoi que ce soit, ben pareil : le corps des autres ne me concerne pas. L'observer et émettre des jugements négatifs dessus, me l'approprier et nier la sensibilité et l'intégrité de la personne à qui il appartient : no way.
Dernière modification le 06/09/2015 14:55 par Heartbeat.
- ·
- Signaler
- ·
- 27/05/2015 11:10

Toutes les heures sont GMT +2. Il est 20:11.